Halte à la répression contre les associations !

Communiqué / www.generation-s-21.fr / Dijon, le 10 avril 2023

Ligue des droits de l’Homme (LDH), Soulèvements de la Terre…

Halte à la répression contre les associations !

Le Comité Dijon Côte-d’Or de Génération.s affirme sa totale solidarité avec la Ligue des droits de l’Homme et les Soulèvements de la Terre qui sont visés, sans aucune raison valable, par les menaces verbales et judiciaires du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, au nom du gouvernement d’Élisabeth Borne et du président Macron, avec la complicité politique manifeste de la droite (LR) et de l’extrême-droite (RN et Reconquête).

Nous ne sommes pas dupes ! Le projet de Darmanin, Borne et Macron de dissoudre les Soulèvement de la Terre en conseil des ministres, mercredi 12 avril, s’appuie sur des textes conçus dans les années 1930 pour lutter contre la violence des ligues d’extrême-droite, complétés par la loi « Séparatisme » de l’été 2021. Aujourd’hui, plus de 65 000 personnes, associations et partis politiques, dont Génération.s, ont signé l’appel « Nous sommes les Soulèvements de la Terre » et plus de 2 000 d’entre elles annoncent vouloir saisir le Conseil d’État en cas de dissolution, ce que nous ferons aussi.

Nous ne sommes pas dupes ! Les menaces de Gérald Darmanin, le 5 avril, devant la commission des lois du Sénat, sur les subventions de la Ligue des droits de l’Homme s’inscrivent dans une attaque globale des associations contestant la politique du gouvernement Borne et de l’Élysée. Usant et abusant de la loi « Séparatisme » du 24 août 2021, qui instituait le dangereux contrat d’engagement républicain (CER), le gouvernement Borne s’engouffre ainsi dans une tradition d’extrême-droite : s’en prendre aux défenseurs des libertés fondamentales, comme l’a brillamment analysé le journal en ligne Mediapart.

Sur un mur de Paris… Photo : © Ishta

Nous savons que ce sont les observatrices et observateurs des libertés publiques de la LDH qui sont dans le collimateur du ministre de l’Intérieur, parce qu’elles et ils observent, documentent et rendent publiques les violences policières massives et illégales, perpétrées en toute impunité.

Observatrices et observateurs des libertés publiques (LDH). Photos : © Ishta

Aussi, nous appelons nos concitoyennes et concitoyens à :

Photo : DR

Nous rappelons que, lors de l’examen de la loi « Séparatisme », de nombreuses personnalités et organisations non-gouvernementales avaient dénoncé son éventuel détournement et le risque qu’elle attente à la liberté associative. Dans un avis rendu le 4 février 2021, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) avait d’ailleurs averti que cette loi risquait de « fragiliser les principes républicains au lieu de les conforter » et s’inquiétait également de l’instauration d’« un climat généralisé de méfiance envers des associations qui pourtant ont un rôle fondamental pour faire vivre les valeurs de la République ».

En janvier 2023, le Mouvement associatif, structure qui fédère 700 000 associations, a dressé le bilan d’une première année d’application de la loi « Séparatisme », démontrant que les inquiétudes exprimées début 2021 étaient malheureusement fondées. Il listait alors de nombreux exemples d’application de ce texte montrant que la lutte contre le séparatisme ne visait pas seulement les associations islamistes, mais également les militants des droits humains ou écologistes. Le Mouvement associatif concluait : « Pris pour répondre aux agissements déviants d’une infime minorité d’associations », le CER « vient fragiliser la capacité d’interpellation et de mobilisation citoyenne, constitutive de la loi de 1901 ».

Le flou des menaces proférées par Gérald Darmanin à l’encontre de la Ligue des droits de l’Homme ne permet pas de savoir encore sur quelle base juridique l’État français s’appuierait pour supprimer les subventions à l’association, répression qui conduirait immanquablement à mettre de nouveau la France au ban de la communauté internationale en raison de sa dérive liberticide. Les menaces de Darmanin « sont les symptômes du projet historique de la réaction contre « Les Lumières », de l’autoritarisme contre les libertés », avertissait la LDH, le 6 avril. Nous partageons totalement cette alerte !

Manifestation pour le droit de manifester, à Paris. Photos : © Ishta

Pour mémoire

Créée en 1898 pour défendre un innocent, le capitaine Dreyfus, la Ligue des droits de l’Homme et du citoyen est de tous les combats pour la justice, les libertés, les droits civiques et politiques, les droits économiques, sociaux et culturels, contre le racisme et l’antisémitisme, depuis plus de cent vingt ans.

C’est au siège de la Ligue des droits de l’Homme qu’est signé le Pacte des partis de gauche, syndicats et associations antifascistes, qui fonde le Front populaire en 1935. À l’initiative de son président, Victor Basch, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) est alors à la pointe de la dénonciation du nazisme et du fascisme en Europe.

Pendant l’occupation nazie et le régime dictatorial de Vichy, les locaux de la Ligue sont occupés, toutes ses archives saisies. Beaucoup de ses cadres participent à la Résistance. À la Libération, le tiers des membres de son comité central est porté disparu : ceux-ci ont été assassinés ou sont morts en déportation. Victor Basch, à plus de 80 ans, est assassiné en 1944, avec sa femme Ilona, par la milice et les soldats nazis.

Aujourd’hui, la LDH regroupe toujours des femmes et des hommes, de tous horizons et de toutes conditions, qui s’associent afin de réfléchir, discuter, agir pour la défense des droits et libertés, de toutes et de tous. Elle combat les injustices, le racisme, le sexisme, l’antisémitisme et les discriminations de tous ordres. Elle s’intéresse à la citoyenneté sociale et propose des mesures pour une démocratie forte et vivante. Elle défend la laïcité, les libertés, l’égalité des droits et la fraternité comme fondement d’une société solidaire.

Communiqué de la NUPES 21

Un commentaire

Laisser un commentaire